BERNAUD en Franche Comté

FAMILLE BERNAUD de FRANCHE COMTE

C’est la branche de Mamy Chalas

Repères historiques

La lignée directe en Franche Comté démarre à Nancray. Le dépouillement systématique des registres des Baptêmes, mariages et décès à partir de 1718 y révèle la présence d’un groupe Bernaud très important. 

 En 1636, pendant la guerre des Dix Ans, Nancray est occupé par des régiments allemands. L’année suivante, les Lorrains du colonel Preslet détruisent presque la totalité des habitations. Le village, qui comptait entre 350 et 400 habitants en 1614, n’en abrite plus qu’une centaine en 1657, répartis en 19 feux, soit une taille moyenne des familles de 5 habitants par foyer ! Les recensements nominatifs effectués au lendemain de la guerre, en 1654, 1657, et 1666, dans les villages, ne contiennent pas de Bernaud.

Devenue terre de peuplement, la Franche Comté a vu arriver une forte immigration, principalement de Suisses et de Savoyards. Ainsi, dans des villages voisins, Marchaux et Bonnay, on relève la présence de plusieurs «Bernaud», nés en Haute Savoie, alors qu’ils ne figuraient pas dans les recensements d’après guerre :

  • Marchaux : Claudina Bernaud , née vers 1645 – (74) – en Haute Savoie, mariée avec Marin Guin, né à Pers-Jussy, en Haute Savoie,
  • Bonnay : Jean Bernaud, né dans la Paroisse d’Armoy, au Lyaud, en Haute Savoie

 Ces éléments permettent de formuler l’hypothèse que des frères ou cousins Bernaud auraient participé à cette vague d’immigration depuis la Haute Savoie vers la Franche Comté.

C’est dans un état d’imposition daté de 1696 qu’est mentionné notre premier Bernaud à Nancray : Pierre Bernaud et son épouse ou compagne « Clere » imposés pour 16 livres. Soit 30 ans après le dernier recensement. A partir des registres d’état civil successifs, on peut reconstituer l’existence de plusieurs familles Bernaud à partir de 1718, dont les principales sont :

  • Humber Bernaud (né vers 1683) et Jeanne Guiornaud
  • Sébastien Bernaud (né avant 1700) et Ludivine Ragot
  • Pierre Bernaud (né vers 1700) et Jeanne Baptiste Lidoine
  • Georges Bernaud (né vers 1654) et Jeanne Michel
  • Antoine Bernaud (né vers 1700) et Magdeleine Grappe

 Georges Bernaud et Pierre Bernaud (cité ci-dessus dans l’état d’imposition) semblent être les plus anciens présents sur le territoire de Nancray. Georges est décédé à l’âge d’environ 75 ans en 1729 il serait donc né vers 1654. Serait-ce notre ancêtre fondateur ?  Sébastien et Antoine Bernaud nés vers 1700 sont à l’origine de familles cousines (?) qui ont essaimées dans le canton de Nancray. Malheureusement aucun élément ne me permet de déterminer avec précision les liens de parenté. De même, aucune filiation ne permet de les rattacher à l’un ou l’autre de ceux nés avant 1674. Une hypothèse plausible serait que Georges soit le père de Humber, l’écart de 29 ans entre eux est alors cohérente.

 Carte de Cassini, Nancray au XVIII ème siécle

 carte nancray cassini réduite

NANCRAY : LES ORIGINES

Le rôle de répartition des impôts ordinaires de 1734 à 1736 permet de dénombrer les « 4 communions » Bernaud de Nancray. – Une communion est une communauté regroupant plusieurs générations sous le même toit : grands parents, parents, enfants même mariés, parfois aussi oncles et tantes.

  • Pierre et Jean Claude Bernaud
  • Humber Bernaud
  • Sébastien Bernaud
  • Les héritiers de Georges Bernaud.

Après le décès de Humber en 1735, on voit que la communion s’est poursuivie car le rôle d’impots mentionne alors « les héritiers de Humber Bernaud ».  Ces maisonnées doivent bénéficier d’une certaine aisance, car en 1736 est indiquée la présence de valets et de servantes dans chacune d’elle.

Nos ascendants

 Humber, est le premier à Nancray, à être identifié sûrement comme l’origine de notre branche Bernaud. Marié à Jeanne Guyornaud (Guiornaud) Ils auront au moins 5 enfants dont Valier Bernaud, peut-être l’ainé. Humber est laboureur et possède avant 1760 douze arpents de champs et dix de prés. L’arpent ordinaire mesure 4221 m². Source: « rôle des répartition d’impôts ordinaires et extraordinaires mis sur les habitants de Nancray – 1602/1772 Talbert, seigneur de Nancray ». Il se situe donc dans la catégorie des paysans qui bénéficient de la propriété de leurs outils, vraisemblablement d’animaux de trait (boeufs, chevaux pour les plus aisés) pour le travail du sol et d’une partie des terres qu’ils cultivent.

 En 1760 les habitants et la communauté de Nancray font appel à la « chambre et cour des comptes, aides, domaines et finances du comté de Bourgogne » pour procéder à l’arpentement et l’estimation de leurs fonds. Il s’agit pour eux,        « …de remédier aux abus qui se commettent annuellement dans leurs rôles, faute de savoir les héritages et fonds qui composent leur territoire qui leur occasionne des procès en surtaxe… » (archives départementales du Doubs. Arpentement 1760. EAC 533 S3)  Ce registre est très précieux car il nous fourni un état nominatif des habitants de la commune payant l’impôt, soit 82 « foyers fiscaux »

 Les groupes familiaux Bernaud ont fortement évolués en une trentaine d’années, on en compte désormais 8 au lieu de 4. En premier lieu, les détails relevés dans le registre permettent d’apprécier les dimensions et l’organisation de l’habitation désignée sous le terme de Meix (Habitation d’un cultivateur, jointe à autant de terre qu’il en faut pour l’occuper et le nourrir ) D’autre part, ils permettent d’apprécier la propriété de chacun d’entre eux.

Meix Contenance totale habitation Terrains attachés au meix fourg Estimation du meix

ANTOINE BERNAUD

4,25 journaux

¾ de voiture et 1/6ème, 3 perches pour maison jardin et verger

6 ouvrées 43 perches

6 perches attenantes à la maison pour sol du fourg

578 livres 1 sol

ETIENNETTE BERNAUD

1 journal 1 perche

1 journal moins 12 perches pour maison jardin et clos, dont 50 perches de sol pour la maison

+ 6 perches pour sol d’une petite maison

5 perches pour sol de fourg

139 livres 8 sols

SEBASTIEN BERNAUD

1/3 de journal 20 perches

1 ouvrée et 1/3 pour sol de maison et jardins dont 20 perches pour sol de maison

1 ouvrée 35 perches

46 livres 6 sols

PIERRE BERNAUD LE JEUNE

1/3 de journal 20 perches

1 ouvrée 1/3 pour sol de maison et jardin dont 20 perches pour sol de maison

1 ouvrée 35 perches

46 livres 16 sols

PIERRE BERNAUD L’AINE

1 journal 35 perches

4 ouvrés 18 perches dont 20 perches pour maison et le surplus en jardin

1/3 de journal 26 perches

131 livres 17 sols

VALIER BERNAUD

¾ de journal 9 perches

28 perches pour sa part de maison et de jardin

103 livres 6 sols

LES HERITIERS LAURENT BERNAUD

½ journal 40 perches

42 perches pour maison et jardin

4 ouvrées – 2 perches

80 livres 16 sols

SEBASTIEN BERNAUD ET SON FRERE

1journal ¾ 5 perches

¾ d’ouvrée 3 perches pour sol de maison

11 ouvrées 81 perches

189 livres 14 sols

Antoine Bernaud apparaît comme un des mieux nantis du clan Bernaud. L’appréciation de son Meix est presque 5 fois plus élevé que tous les autres. Etiennette Bernaud n’est propriétaire que de sa maison. Aucune terre ni prés ne figurent dans ses biens, hormis le jardin et le clos attenant à son habitation.

 Les maisons sont entourées de jardins et vergers réservés à l’alimentation de la famille. Les terrains exploités, en culture ou en pâturage sont répartis sur le territoire communal. On trouve quelques indications permettant de se faire une idée de la dimension de la maison. La maison d’Étiennette semble une des plus grandes avec ses 154 m². Les maisons de Sébastien Bernaud et Pierre le jeune ont exactement la même surface. Ce cas est intrigant, car chacune des deux propriétés a une contenance strictement identique. On peut penser à un partage équitable entre deux frères, le père étant alors Pierre L’aîné.  A cette époque, les maison étaient en général construites par les paysans eux mêmes ou dans de rare cas une famille aisée faisait appel à des constructeurs issus eux mêmes du monde rural. Elles étaient réalisées sur la base d’un plan unique résultant d’un savoir faire local répondant aux stricts besoins de l’habitant. La maison abrite la communion des membres de la famille, les bêtes de travail (boeufs pour les plus modestes, chevaux pour les plus fortunés) et nourricières (cochons, volailles)

habitat rural ancien nancray

 Autour du Meix sont également regroupées différentes parcelles utilisées en jardin vivrier, en verger. On y trouve même des terrains mesuré en « ouvrées », unité de mesure habituellement réservée à la vigne. L’ouvrée de vigne en Bourgogne représente 4,28 ares (45 perches) La culture du vin était donc courante à Nancray. Les autres terres sont classées en trois catégories : les terres labourables évaluées en journaux, les fougères également en journaux et les prés évalués en voiture (ou soiture).

 ( à suivre)

MAMIROLLE et LA MAISON DES FRERES BERNAUD

Antoine, né en 1777 à Nancray se déplace à Mamirolle, pour y exercer la profession d’aubergiste, qui mentionnée dans divers actes d’état civil. Vraisemblablement, il tenait, avec ses fils, le relais de chevaux (relais de postes) sur la route de Besançon, vers Pontarlier. 

Le métier d’ « aubergiste » apparaît ensuite dans de nombreux actes d’état civil, concernant Antoine et ses fils.

La dénomination « maison dite des frères Bernaud » est même relevée dans l’acte de naissance de Marie Magdeleine, fille de Maximin, et frère de Jean Pierre Constant (l’ancêtre direct).

Il s’agit en fait du relais de postes de Mamirolle dans laquelle habite l’ensemble de la famille, Antoine et ses fils et filles. Il serait donc vraisemblable qu’Antoine ait été « maître de poste » vers 1822 et qu’il ait quitté Nancray pour cette raison avant 1810.

Plusieurs d’entre eux, seront également Maire de la commune ou adjoint.

L’activité de relais de poste fonctionnera jusqu’en 1884, date de l’arrivée du train en gare de Mamirolle. En effet, la création du chemin de fer marquera la fin des relais de poste. Le bâtiment sera vendu en 1888 pour devenir l’Ecole National de l’Industrie du Lait, ENIL, ou on apprend notamment à fabriquer le Comté et le Morbier

Les « BERNAUD » resteront à Mamirolle jusqu’au départ de Marcel, receveur de l’enregistrement, que son métier obligera à de nombreux déplacements, en Franche Comté, mais avec quelques années d’exil en Bretagne.

Marcel François Joseph est le père de Mamy Chalas, née à Scey sur Saône (70). Il avait un autre fils, Pierre Bernaud, né le 14 juillet 1892 à Conliège (39), qui est mort pour la France au Chemin des Dames le 5 mai 1917. Son nom figure sur le monument aux Morts de Mamirolle. (dossier spécial consacré aux militaires de la famille)

Les BERNAUD au Conseil Municipal de Mamirolle

Dès 1846, on trouve des indications sur la participation d’Antoine Bernaud, aubergiste de Mamirolle, à la vie locale. Dans le registre des procès verbaux des élections municipales, on lit que le 29 juin 1846, Antoine préside la séance au cours de laquelle on procède à l’élection d’un conseiller municipal. On peut donc supposer qu’il est déjà maire à cette date. Jusqu’en 1848, le maire était nommé par le Roi dans les communes de plus de 3000 habitants, et par le préfet dans les autres communes. La fonction est gratuite et sans indemnité, et le maire doit « être riche pour imposer le respect ». Ce qui donne une idée de l’importance de l’établissement géré la famille Bernaud.

 Après le renversement de Louis Philippe en février 1848, la France est le premier État au monde à adopter le suffrage universel. La majorité électorale est fixée à 21 ans, et l’éligibilité à 25 ans. En mai 1850, une nouvelle loi apporte des restrictions dans le suffrage universel, en imposant une résidence de 3 ans dans le canton pour être électeur.

 Lors des élections du 30 juillet 1848, Antoine Bernaud est élu maire. Il devient l’un des premier maire de Mamirolle a être élu au suffrage universel. Il prête serment et entre en fonction le 20 août 1848.

 Le 2 décembre 1851, après le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte, tous les maires et conseillers municipaux sont révoqués et remplacés. Les maires sont à nouveau nommés par le préfet, et les conseillers municipaux sont élus. Dans le même temps, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » est supprimée des frontons de mairies.

 Antoine Bernaud prête à nouveau serment de maire, le 10 mai 1852, puis le 13 février 1853. On peut donc supposer qu’il a été nommé par le préfet. Les conseillers municipaux sont eux, élus au suffrage universel.

 Après le rétablissement de l’Empire le 2 décembre 1852, les élections municipales auront lieu tous les 5 ans à partir des élections des 28 et 29 juillet 1855. Le maire est toujours nommé par le préfet, mais pas obligatoirement choisi parmi les membres du conseil municipal. Il faudra attendre 1865 pour qu’il soir admis que le maire puisse être choisi dans le conseil municipal.

 A parti des élections de 1855, Antoine Bernaud n’est plus maire mais reste conseiller municipal.

Commentaire : les lois de 1833 et 1837 ont définis les charges des maires en leur donnant notamment un rôle de rouage de l’état, de police municipale, la charge de la scolarisation et la gestion des biens communaux. Il est donc évident que le choix du maire pour l’Empire est fondamental. En effet, à partir de 1865, l’Empire accepte le vote citoyen, mais ne tolère pas les opposants. Ainsi, lors des élections municipales, le garde champêtre est chargé de porter les bulletins de vote officiel au domicile des électeurs, la veille du scrutin. Mais le candidat de l’opposition doit faire son affaire de la distribution de ses propres bulletins.

 Ces règles resteront en vigueur jusqu’à la chute de l’Empire après la défaite de Sedan en 1870.

 Entretemps, la famille Bernaud continue de participer activement à la vie de la commune. Après les élection 16 août 1860, parmi les conseiller municipaux figure Jean Baptiste Bernaud, fils d’Antoine. Il sera nommé comme maire à la suite de Jean Nicolas Mercier et le restera jusqu’à sa mort en 1863.

 A l’issue des élections du 23 juillet 1865, le maire est Alain Mercier. Constant Bernaud, deuxième fils d’Antoine né en 1815, figure comme conseiller municipal.

 Les dernières élections municipales de l’Empire ont eu lieu le 7 Août 1870 et Constant Bernaud sera le dernier maire de Mamirolle du second Empire.

 Une nouvelle loi électorale transitoire est mise en place, le 4 avril 1871, et les élus d’août 1870, dont Constant Bernaud, sont alors chargés d’organiser les nouvelles élections.

 Constant Bernaud restera conseiller municipal jusqu’en 1886

 sources archives départementales

 Sur l’histoire des élections municipaleshttp://pascal.baudouin.pagesperso-orange.fr/maires_hist.htm


Un commentaire sur “BERNAUD en Franche Comté

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  1. bonjour

    j’ai été tres interressé par cette article, car je suis un descendant de Marin Guinet claudina Bernaud donc j’ai pu faire une grande partie de l’arbre généalogique, et je souhaiterais etre mis en contact avec les personnes concernées par cet article
    merci

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